LA GARE D’ASSIER - Bulletin 2006

GARE D’ASSIER : LA LUTTE A PAYE !!

Oui, nous pouvons être fiers de nos luttes, de nos manifestations, sans compter nos démêlées avec la justice, malgré les coups de boutoirs de la S.N.C.F unilatérale dans toutes ses directives, oui soyons pleinement satisfaits de notre obstination acharnée depuis maintenant sept bonnes années, nous nous battons sans relâche pour le maintien de nos services publics en général, avec notre GARE comme pivot central de notre bataille.

Notre gare valait bien tout cela, nous avons obtenu son MAINTIEN, et cela est grandissime, « énorme » et sûrement aura des conséquences quant à l’avenir de notre bassin de vie peut-être pas mesurables dans l’immédiat, mais qui vont compter dans le temps.

En effet, cette année 2006 a été particulièrement dense pour ce qui concerne notre « Association de Défense de la Gare d’Assier et de promotion du rail » : tout d’ abord, le procès que la S.N.C.F. avait perdu le 28.11.05 ( pour l’occupation de notre gare en 2002), nous l’avions gagné, mais la S.N.C.F. a décidé de faire appel au bout d’un long moment, nous attendons la date du 30.01.07 pour le résultat final, mais nous ne sommes pas inquiets vus la solidité de notre dossier, et l’enlisement de la S.N.C.F.

Quant, au procès engagé par la S.N.C.F. à titre personnel contre notre président Christophe Schimmel pour le blocage du T.G.V. en gare de Toulouse au mois de mai 2003, c’est toujours la bouteille à l’encre, cela devait avoir lieu en décembre 2006, reportée en janvier 2007 et reporté en avril 2007 : à l’énième demande de l’avocat de la partie adverse afin d’instruire pour la troisième fois le dossier !! Cette guérilla judiciaire s’arrêtera-t-elle bientôt ? Suite au prochain épisode…

Tout d’abord, nous avons tenu notre Assemblée Générale le 25 03 2005 à la salle associative et culturelle à Assier, il y avait 38 présents, 6 excusés, dont 43 représentés (ayant donnés pouvoirs).Nous avons exposé le bilan financier : le solde est légèrement positif (+333.00€), Nous remercions particulièrement les municipalités d’ASSIER et de QUISSAC pour leur subvention qu’elle nous ont allouée.
Et notre bilan moral, et un débat intéressant s’est instauré avec la salle d’où est ressorti la nécessité de recentrer nos actions avec les élus locaux, de nous remotiver avec tous les acteurs politiques de tous niveaux notamment avec le Parc Naturel des Causses et du Quercy.
Nos principales préoccupations en ce début d’année étaient déjà nombreuses et pas des moindres : la suppression plus ou moins larvée de notre gare, la réduction des heures d’ouvertures de la gare de Gramat, le retrait des trains directs avec la capitale (décembre 2006 pour le train de jour et fin 2007 pour le train de nuit). La suppression de 35 emplois de conducteurs de trains à Capdenac fin 2006.

La composition du nouveau bureau est la suivante :
Président : Christophe SCHIMMEL
Secrétaire : Jacques MONTAL
Trésorier : Jacques ARNOUX
Membres : Michel MAGOT, Maurice OLIVIER.

Par ailleurs, le Conseil Régional a mis en place, dans le cadre du Plan Régional des Transports, des dessertes ferroviaires supplémentaires au nombre de 4 sur l’axe Rodez-Brive (2 trains dans les 2 sens) en décembre 2006, cela s’est traduit par une mise en place de la nouvelle grille horaire sur tout le quart Nord-Est de la Région Midi-Pyrénées, cette partie de notre région souffre d’un déficit d’offre de service de transport, aussi le Conseil Régional a décidé de développer les dessertes sur ces axes, et paradoxalement la S.N.C.F. diminue ses activités de façon drastique en réduisant à la portion congrue les horaires d’ouverture des gares ou les fermant purement et simplement !! Pour cause de la sempiternelle rentabilité et productivité!! Sans tenir compte du facteur humain dans nos zones rurales et de la partie sécurité des circulations, et sécuritaire des voyageurs ! En conséquence notre association a réagi très vite en interpellant tous nos élus locaux régionaux de tout bord politique.

Nous avons obtenu au siége du P.N.R.C.Q. (Parc Naturel Régional des Causses du Quercy) à Labastide Murat, une réunion présidée par M.Juskiewensky Serge et en présence d’élus Régionaux, nous avons eu des échanges fructueux sur l’avenir du Service Public ferroviaire plus particulièrement les 3 gares incluses dans le Parc : ASSIER, GRAMAT et ROCAMADOUR.

Comme suite à cette réunion, nous avons très rapidement travaillé sans relâche avec le Conseil Régional sur les nouveaux horaires des trains qui devaient se mettre en place fin 2006 sur la période de Mai à Septembre, nos devions trouver des compromis, afin de ne pas laisser le champ libre à la S.N.C.F. pour que, dans la nouvelle application de la grille horaire, il y ait la moindre possibilité à continuer à supprimer des gares notamment la gare d’Assier, les gares de Najac et Lexos sur la ligne de Figeac à Toulouse. Nous avons écrit aux élus des gouvernements (ministres, députés, sénateurs), aux élus à l’échelle locale et régionale, 45 délibérations ont été prises par les mairies, sans compter tous les articles parus dans la presse locale et nationale.

Nous avons également organisé samedi 10 juin 2006 un grand forum devant la gare d’Assier sur les services publics, dans le cadre de la journée nationale de défense des Services Publics, on avait invité des élus de tous les partis politiques. Il y a eu une bonne participation et un débat fort intéressant pour la défense et le développement de nos services publics, et en particulier le rôle de nos gares pour leur implication et leur place dans notre Parc. M.Juskiewenski présent n’a pas moins apprécié la forme et le fonds des débats en disant clairement que notre association était indispensable dans le cadre du P.N.R.C.Q. notamment pour alerter l’opinion publique et fédérer des intérêts communs pour la défense du Service Public !
Puis, début septembre la grande nouvelle nous a été annoncée par le cabinet du Président de la Région : notre GARE resterait OUVERTE ce fut une immense joie de victoire et de soulagement, après pas moins de sept années de combat dans l’unité et sans relâche que tous les adhérents de l’association ont su répondre massivement à chaque appel à la mobilisation sans jamais baisser les bras.
Le nombre d’adhésions en augmentation le prouve (475adhérants), cette victoire est due aussi à une parfaite entente entre les usagers, les élus, les cheminots et le soutien du conseil Régional, malgré une absence remarquée du Conseil Général du Lot sur le terrain et la non réponse aux courriers.

Ensuite, il y a eu une action symbolique organisée par les cheminots de Capdenac gare (un marathon entre les gares de Rodez et Capdenac le samedi 16 09 06) qui a réuni tout au long du trajet et notamment dans les gares plusieurs centaines de personnes. Cela pour sensibiliser la population de la ligne de Rodez-Brive de la suppression du train direct de jour pour Paris et retour, la S.N.C.F. pour ce train faisait un comptage seulement au départ de la gare de Rodez, car pour cette dernière, après Rodez, il n’y a point de gares !! ni âmes qui vivent !! Et soit disant que ces fameuses statistiques ne dépassait pas le seuil fatidique de 39 voyageurs certains jours ! En deçà duquel on supprime ce train, ben voyons !...Cela concernait également les délocalisations des emplois de conducteurs de train de Capdenac à Rodez avec perte d’emplois. Pour rebondir immédiatement, s’est tenu à Capdenac gare une réunion constructive pour s’organiser au plus vite pour le maintien du train direct, avec en ligne de mire une riposte à la hauteur d’une décision unilatérale et sans concertation de la S.N.C.F. Il s’est crée le « Comité de Défense de la Ligne Directe Rodez Paris et de Promotion du Rail en Midi-Pyrénées », une association de plus en Midi Pyrénées.
Une première manifestation a eu lieu en gare de Capdenac le 21/10/06, 350 personnes étaient présentes dans une toujours festive mais non moins sérieuse réunion entendant manifester leur attachement aux trains directs. Il s’en est suivi plusieurs autres manifestations, le 03/11/06 en gare de Saint Christophe Vallon : 300 personnes, le 08/11/06 manifestation de centaines de cheminots et d’usagers devant le siège régional de la S.N.C.F. à Toulouse, le10/11/06 gare de Gramat : 500 participants, le 17/11/06 : en gare de Cahors : 150 personnes, le 22/11/06, gare de Saint Denis Près de Martel : 250 personnes, le 24/11/06 gare de Viviez-Decazeville, le 03/12/06 gare de Rodez : 200 personnes, et le 10/12/06 en gare de Figeac : 300 personnes. Vous-même pouvez constater que l’automne a été sans relâche, nous avons fait montre d’une solidarité jamais égalée en peu de temps entre les différents départements et sur toutes les gares concernées par le passage du train direct et même au-delà.
On peut recenser des centaines d’articles dans la presse écrite faisant souvent la une des journaux, également les journaux télévisés ont souvent relaté et retransmis la mobilisation avec une parfaite objectivité en interpellant la S.N.C.F. restée muette.

Nous avons sollicité la préfecture de l’Aveyron. Aussi le lundi 04 décembre s’est tenue, sous l’égide de la préfète de l’Aveyron, Mme Chantal Jourdan, une réunion de la « Commission Départementale d’Organisation et de Modernisation des Services publics » en Aveyron (instance regroupant le préfet et 28 membres : des élus, le président du Conseil Général, des représentants des entreprises et organismes publics, des associations d’usagers de services publics ou d’intérêt général, des syndicats, chambre de commerce, etc.… ), cette assemblée s’est prononcée à une large majorité pour un moratoire sur la décision de la SNCF de supprimer la liaison directe de jour Rodez Paris et Paris Rodez. Madame la Préfête comme le prévoit la loi en a informé le Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire, ainsi que le Ministre de tutelle.

L'article 29 de la loi N° 95-115 du 4 février 1995 (Loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire) modifié par la loi N°2005-157 du 23 février 2005 art 106 (JORF 24 février 2005) stipule précisément « pendant le déroulement de la concertation, la mise en oeuvre du projet de réorganisation est suspendue. Les ministres concernés ont une période de 2 mois pour proposer une solution. Or, dans un communiqué, la SNCF a annoncé son intention de maintenir son projet de réorganisation.

Nous ne pouvons accepter qu'une entreprise de service public ne respecte pas la loi. Nous avons par l’intermédiaire de notre député Jean Launay interpellé M. le préfet du Lot afin qu’il réunisse cette instance dans notre département, nous attendons encore sa réponse, par conséquent nous continuons notre démarche avec les courriers, les manifestations jusqu’à l’obtention de cette réunion.

Nous avons encore récolté environ 45000 signatures pour le maintien du train direct pour Paris, rassemblé des milliers de personnes, écrits des centaines de courriers officiels aux ministres des transports, de l’aménagement du territoire, au Président de la République, sollicités tous les maires concernés et en retour une centaine de délibérations. Malgré tout cela, la S.N.C.F. avec l’appui du ministre des transports et le mutisme du préfet du Lot a cru bon retirer le train direct pour Paris.

Malgré tout nous ne désarmerons pas, nous continuerons ce combat car il est juste, ce seul train direct de jour pour rallier la capitale et vice-versa fait parti des services rendus aux citoyens, participe à l’aménagement de notre territoire et du service public qui doit être équitable pour tous où que l’on réside. Poursuivons notre lutte !! Ne baissons pas la garde. Soyons toujours vigilants quant à l’avenir de nos Services Publics..

Nos Services Publics sont non seulement un héritage du passé et un patrimoine commun, mais un gage de solidarité et d’équité pour toutes les générations futures. Ils font parti de l’aménagement durable de notre société, ils sont le socle indispensable et incontournable. Il est grand temps de concilier l’économique, le social, et l’environnemental.

Malgré tous les coups portés dont ils sont l’objet de toutes parts, dilapidés par un système libéral à tout va qui veut passer en force que par la marchandisation des services, nous disons : ça suffit, nous ferons de la résistance tous ensemble pour rétablir et maintenir la juste part des choses pour que demain soit plus humain !!



JACQUES MONTAL

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